Programme de l'année 2008-2009
Le séminaire a lieu les jeudis de 17h à 19h, amphi 50, dalle des Olympiades
Dire, écrire la violence
Coordination et responsabilité pédagogique : Martine Leibovici
« Dire, écrire la violence », ce thème peut se décliner de multiples manières : comment quelqu’un/une dit-il/elle la violence qui s’exerce sur lui/elle ? Comment rendre compte par écrit de la dimension violente des conflits, comment travaille-t-on ce dire spécifique, selon le type de violence à laquelle on a affaire, selon que la violence est exercée par les dominés ou par les dominants ? Violence des dominants sur les dominés, réponse violente des dominés aux dominants, mais aussi – et cela est plus tabou - violences des "dominés" sur d'autres "dominés"". La difficulté de parler de ce dernier point peut s'expliquer, d'une part, par un effet d'identification avec ces acteurs-victimes et une volonté de justice mais aussi, d’autre part, par la peur de "tomber dans une pornographie de la violence. On encourt toujours le risque de nourrir des stéréotypes et des représentations toujours existantes et bien ancrées dans le regard social dominant porté sur les dominés toujours vus comme dangereux, monstrueux, source d'une violence contaminante . En fin de compte et, quel que soit le type de violence envisagé, comment restituer une analyse et un dire ou écrire "justes" dans le double sens du terme ?
Par ailleurs, toutes ces questions ne reposent-elles pas sur le préalable de la définition même de la violence, telle qu’elle émane, de façon souvent tacite, non seulement de la réflexion des philosophes et des sociologues mais des acteurs eux-mêmes qui font de cette définition un objet important de leurs disputes et, surtout, se servent des échanges construits autour d’elle pour diriger leurs conflits ? Dans l’examen des « dires » de la violence , il faudra donc examiner la façon dont les individus (et les groupes) définissent ce qui est violent (ou pas), tracent des frontières entre ce qui est violent et ce qui ne l'est pas, et aussi entre différentes classes de violence (sociale, politique, criminelle, domestique, collective, individuelle, gratuite...).
2 octobre 2008Présentation du thème de l'année par des enseignants-chercheurs du CSPRP
9 octobre 2008Jean-François LAE (Université Paris 8) :
l'institution, un dispositif d'écriture23 octobre 2008Dominique FOUGEYROLLAS (CNRS-IRISES-Université Paris Dauphine) :
représentations de la violence, genre et citoyenneté6 novembre 2008Didier FASSIN (EHESS) :
A violence of History. Expériences sud-africaines20 novembre 2008Michel AGIER (EHESS) :
Une ethnographie du témoignage dans les camps de réfugiés4 décembre 2008Séance réservée aux étudiants
29 janvier 2009Catherine COQUIO (Université de Poitiers) :
La "violence" génocidaire à travers les témoignages : victimes, tueurs, "zone grise"12 février 2009Jacques SEMELIN (CNRS-IEP) :
Ecrire sur le génocide : expérience personnelle et projet collectif (l'Encyclopédie des violences de masse)26 février 2009Agnès BENSUSSAN (Curapp-Centre Marc Bloch) :
Restituer la violence subie : policiers, informateurs et victimes de la Stasi12 mars 2009Denis MERKLEN (CSPRP-Université Paris 7) :
Par la pierre et par le feu, échange de messages politiques en milieu populaire. Quand on voit des bibliothèques brûler26 mars 2009Anne-Claude AMBROISE-RENDU (Université Paris 10) :
La violence et le crime sexuel : ambivalence des discours et des pratiques pénales5 avril 2009Séance réservée aux étudiants